Alvise (Luigi) Cornaro(1464-1566) était un noble vénitien qui vécut centenaire, après avoir frôlé la mort en raison des excès liés à sa vie bourgeoise.
À l’époque de Luigi Cornaro, les idées relatives à la santé, la nutrition et la longévité étaient plutôt confuses; le mérite de Cornaro, qui parvint à prolonger son existence, en n’ayant recours qu’à des moyens inspirés par la Nature et la Tempérance, n’en est que d’autant plus grand.
Ce Vénitien, grâce à un régime des plus simples mais très rigoureux, de par l’exemplaire persévérance qu’il mit à le suivre, parvint à prolonger sa vie jusqu’à un âge très avancé, et, tout en recevant lui-même les bons fruits de son comportement, donna à la postérité un très instructif exemple.
Jusque vers sa quarantième année, il avait mené une vie fort dissolue, ce qui le faisait constamment souffrir de coliques, de douleurs dans les membres et de fièvre. Pour finir, il était réduit à un tel délabrement de sa santé que les médecins assurèrent alors qu’il ne lui restait plus guère que deux mois à vivre. Ils avaient renoncé à lui prescrire des médicaments, et le seul moyen qu’ils lui conseillaient encore était un sévère régime.
Il suivit ce conseil, et, au bout de quelques jours, éprouva un peu d’amélioration. Un an après, non seulement il était complètement guéri, mais même il se portait mieux qu’il ne s’était jamais porté. Il décida alors de réduire encore sa quantité de nourriture, et de ne consommer que la quantité d’aliments absolument indispensables pour subsister.
Pendant soixante années il ne prit, chaque jour, que douze onces (384 grammes) d’aliments solides, et treize onces (428 grammes) de boissons.
Sain de corps et d’esprit
Luigi Cornaro fut ainsi un homme non seulement sain de corps mais aussi d’esprit, c’est-à-dire lucide.
Guidé par une intuition saine et sûre, il avait fini par réaliser qu’il n’y a pas de santé possible sans un grand calme, une profonde paix et une parfaite sérénité de l’âme.
Il disait:
«Je suis né fort bilieux et, par conséquent, fort prompt; je m’emportais autrefois pour le moindre sujet, je brusquais tout le monde et j’étais si insupportable que beaucoup d’honnêtes gens évitaient de me fréquenter. Je m’aperçus du tort que je me faisais ; je connus que la colère est une véritable folie, qu’elle nous trouble le jugement, qu’elle nous emporte hors de nous-mêmes et que la seule différence entre un homme qu’elle possède et un fou furieux est que celui-ci a perdu l’esprit pour toujours, et que l’autre ne le perd que par intervalles. La vie sobre m’a guéri de cette frénésie ; par son secours je suis devenu si modéré et tellement maître de cette passion que l’on ne s’aperçoit plus qu’elle soit née avec moi.»
L’objection des bons viveurs
Cet alerte centenaire tient particulièrement à répondre à l’objection des viveurs et de toutes les personnes esclaves des jouissances matérielles, estimant qu’il vaut mieux vivre dix ans de moins et ne pas se priver de ce qu’ils pensent être les seuls vrais biens terrestres.
Voici la réponse de Cornaro, laquelle n’a certes rien perdu de son actualité :
«Hélas ! Ils ne connaissent pas le prix de dix années d’une vie saine dans un âge où l’homme peut jouir de toute sa raison et profiter de toutes ses expériences, dans un âge où l’homme peut, par sa sagesse et par sa conduite, véritablement paraître homme, enfin dans un temps où il est en état de recueillir les fruits de ses études et de ses travaux.
Pour ne parler que des sciences, il est certain que les meilleurs livres que nous avons ont été composés dans ces dix dernières années que les débauchés méprisent ; et que les esprits se perfectionnent à mesure que les corps vieillissent ; les sciences et les arts auraient beaucoup perdu, si tous les grands hommes avaient abrégé leurs jours de dix ans.»
Mon jeûne thérapeutique de 3 semaines.
Clinique Buchinger à Marbella, en Espagne.
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