Idéalement, ces deux actions – l’accélération et le frein – devraient avoir lieu sans heurts ni à coup. Nous zigzaguerions alors tranquillement sur une belle route de montagne, en profitant du paysage…
Malheureusement, pour continuer avec cette analogie de la route, c’est le plus souvent en ville que nous nous déplaçons: nous accélérons et freinons plus ou moins brutalement au rythme des feux et, entraînés dans le stress de la performance et de la vitesse, nous avons tendance à pester à chaque fois que nous devons nous arrêter… voire rouler trop lentement! Un tel manque de souplesse conduira plus rapidement à l’incident technique… ou à l’accident si l’on se retrouve incapable de freiner…
Le problème de notre mode de vie n’est donc pas tant d’accélérer que d’arriver à freiner en douceur: limiter les excès du système nerveux sympathique (SNS) et laisser au système nerveux parasympathique (SNP) le soin de reprendre le contrôle de l’organisme. Comment faire ?
Notre “frein” peut être stimulé en jouant sur le mécanisme dit “Baro-reflex” dont la fonction de base est d’ajuster le rythme cardiaque (RC) à la pression sanguine (PS) afin de fournir un flux de sang adéquat à tous les organes vitaux. Si la pression sanguine (PS) baisse, un message est envoyé au cœur pour augmenter le rythme cardiaque (RC) et vice versa.
Or, il se trouve que le mécanisme du Baro-reflex est exceptionnellement réactif à une stimulation périodique à une cadence de 0.1 Hz (appelée “fréquence de résonance”) qui peut être atteinte en respirant profondément au rythme régulier de 6 respirations par minute, soit une respiration toutes les 10 secondes: 4-5 secondes d’inspiration, 4-5 secondes d’expiration et 0,5 seconde d’arrêt.
Lorsque j’inspire profondément, le volume de mes poumons augmente ce qui diminue la pression de l’air à l’intérieur de mes poumons (plus de volume pour la même quantité d’air = pression moindre) et diminue du même coup la pression du sang dans les vaisseaux. Le Baro-réflex commande alors une augmentation du rythme cardiaque.
Au contraire, lorsque j’expire profondément, le volume de mes poumons diminue et la pression de l’air augmente. La pression du sang fait de même et le Baro-réflex commande une diminution du rythme cardiaque.
Ce phénomène physique, appelé “Arythmie respiratoire du sinus” est l’élément clé de la technique d’entraînement à la cohérence cardiaque.
On a longtemps pensé que le laps de temps entre deux pulsations cardiaque était toujours identique et que cette régularité était gage de bonne santé. Or il n’en est rien: c’est à l’approche de la mort que la régularité est la plus grande et nous perdons ainsi tous les ans en variabilité!
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