YOGA OU SOPHROLOGIE ?
La question est souvent posée, quelle différence y a t’il entre le yoga et la sophrologie ? Avec souvent d’autres questions implicites, qu’est ce qui est le mieux pour moi, qu’est ce qui me convient le mieux ?
La réponse est difficile et peut se décliner pendant des heures, si l’on veut être précis et exhaustif !
La sophrologie revendique sa filiation d’avec le yoga ; mais aussi d’avec de nombreuses autres voies : neuros sciences, psychanalyse, psychiatrie, phénoménologie, bouddhisme, etc…
Un point particulièrement important les rend semblables (mais pas identiques) :
Le yoga cherche la conscience illimitée du Samadhi, conscience spirituelle…
La sophrologie cherche la conscience dite sophronique, conscience existentielle…
L’une comme l’autre des 2 voies cherchent donc avant tout à nous permettre de vivre autrement, à vivre mieux, de façon plus heureuse, plus harmonieuse, plus conscientes.
Mais les méthodes vont différer quelque peu.
Le but du Yoga :
Dans sa visée ultime, on peut dire schématiquement :
Le yoga vise à l’arrêt des « tourbillons » du mental : pensées, émotions, perturbations (définition du yoga dans le texte Yoga Sutras de Patanjali). Le yogi expérimente alors la conscience illimitée, il connaît la réalité ultime qui est l’union à un SOI inconditionné. Il expérimente l’état d’unité et se libère du sentiment d’égo (le moi).
En d’autres termes, lorsque le yogi parvient, après une pratique (en générale assez longue !), à un état de yoga (d’union), alors sa conscience normale s’efface devant une conscience qualitativement autre, que chaque être humain porte en lui même mais voilée, cachée, et qui, seule, peut comprendre la vérité métaphysique de l’être. La réalité ultime est une, mais nous la vivons dans la dualité. Le but ultime est la délivrance, la conquête de la liberté absolue. Il s’agit de transcender la condition humaine pour renaître à un mode d’être inconditionnel. Alors, le témoin (l’autre conscience), appelé DRAKTI (celui qui sait), cesse de s’identifier aux processus mentaux et d’être conditionné par le flux de la vie psychophysique (pensées, émotions, perturbations) créés par le KARMA. Il naît à la connaissance absolue du SOI (esprit).
Le but de la sophrologie :
Les objectifs de la sophrologie sont souvent liés aux applications thérapeutiques. Ces objectifs ont un but précis et limité, aider la personne à guérir. Ce sont des objectifs nobles en eux mêmes, et évidemment particulièrement intéressants.
La sophrologie est aussi une méthode éducative, méthode d’évolution de la personne. Son but peut donc se décliner ainsi :
Conquérir une nouvelle quotidienneté : l’existence dite « sophronique », ou encore harmonieuse. Donc vivre au quotidien, au jour le jour, de façon consciente et harmonieuse, par un nouveau rapport avec soi même, les autres et avec le monde.
Comment ? en changeant ses schémas de pensée limités, ses comportements négatifs, en cultivant le positif pour se rendre plus fort et s’aider ainsi à résoudre ses difficultés, à gérer son stress, et éventuellement à guérir de ses troubles physiologiques, psychologiques…
Le yoga cherche donc à ce que cessent les fluctuations du mental pour qu’un autre état de conscience puisse se manifester et se développer.
La sophrologie cherche à modifier les contenus du mental, reconnus comme négatifs le plus souvent, pour les positiver.
Ce qui différencie :
Yoga |
Sophrologie |
|
Contenus du mental |
En fait, on ne s’en occupe pas. On cherche à apaiser le mental pour qu’il cesse de « galoper » ! Si l’on parvient à « l’arrêt » du mental on constate qu’un autre état de conscience se manifeste. Il est lumineux et toujours heureux. |
Reconnaître les contenus positifs et les actualiser (les rendre plus efficaces). Reconnaître les contenus négatifs, les neutres, et les conquérir, c’est à dire les positiver. |
Résultats |
Le mental s’apaise, la clarté de l’esprit se manifeste, des états de bonheur s’installent |
On fonctionne plus harmonieusement, plus positivement, on se sent mieux |
Efficacité |
Le bien être corporel, psychique, est souvent immédiat, mais côté mental, il faut persévérer (longtemps !) pour que l’autre conscience se manifeste et s’installe vraiment. |
Les 1er effets sont souvent spectaculaires, mais pour que ces effets deviennent stables et durables, il faut persévérer… évidemment ! |
Les moyens |
Les exercices physiques (asanas) et respiratoires (pranayamas) ; les techniques de concentration, de contemplation. La capacité de cognition, de connaître, de la conscience, est dirigée sur la conscience elle même, permettant sa découverte, sa reconnaissance. Cette capacité par la conscience de se réaliser elle même est contenu dans sa nature propre. |
La méthode RDC, (relaxation dynamique de Caycédo) et les techniques associées (présentation, futurisation, prétérisation, intégration). En fait ce sont, en essence, les mêmes techniques et attitudes mentales que celles en usage dans le raja yoga et yoga nidra, et dans le bouddhisme. La « pause de totalisation » de la RDC est une technique de méditation sans support… |
« au final… » |
Le samadhi (traduction : extase ou enstase selon les auteurs), réalisation du soi illimité Bouddhisme : l’esprit réalise sa vraie nature, c’est l’éveil du Bouddha. |
L’existence sophronique |
Autres différences :
Tout ceci concerne les objectifs les plus élevés de chacune des 2 voies. A un niveau plus modeste, les différences peuvent se décliner ainsi :
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Dans le yoga, le travail corporel et respiratoire sera beaucoup plus profond, l’impact sur l’axe vertébral ( notre axe de vie !) beaucoup plus efficace et plus durable.
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Avec la sophrologie, l’impact sur le psychisme sera plus rapide, plus efficace. Il est possible de régler de nombreuses petites difficultés courantes (problèmes de relation, de sommeil, petites phobies) avec la relaxation dynamique ou l’une des techniques associées.
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La sophrologie est donc mieux adaptée à résoudre certaines difficultés de la vie moderne qui se greffent autour du stress. Le yoga aura des résultats souvent identiques, mais cela demandera plus de temps.
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Pour les personnes qui sont restées longtemps sans rien faire corporellement, le yoga avec ses étirements profonds, peut se révéler difficile au début. Pourtant, si l’on persiste les résultats seront extraordinaires, libérant la personne de ses nœuds, lui apportant une souplesse, une liberté corporelle, une qualité respiratoire, qui transforment sa vie.
- La sophrologie, dans ses mobilisations corporelles ; sera beaucoup plus abordable pour les personnes chez qui l’âge a commencé de poser son emprise… ce qui peut permettre d’ailleurs de passer ensuite au yoga.
Ce que nous constatons, après de nombreuses années d’enseignement :
- On pense que le yoga n’est pas pour soi, non merci… et après 1 ou 2 années d’entraînement à la sophrologie, tout naturellement on se met au yoga.
- Les personnes restent rarement plus de 2 ans dans un groupe d’entraînement sophrologique. On se lasse des protocoles qui nous ont tant émerveillés un certain temps. C’est ainsi !
- Il y a des personnes qui pratiquent le yoga 1 trimestre, d’autres une année, d’autres 2 à 3 ans, et d’autres encore qui sont là depuis 15 ans… cela montre la faculté du yoga de s’adapter aux besoins,d’accompagner l’évolution de l’être et d’offrir un art de vivre jusqu’à … la fin !
En conclusion :
La sophrologie, le yoga, d’autres méthodes, sont donc des propositions semblables mais avec des différences, qui peuvent nous amener à un même bien-être.
Pour connaître la discipline qui nous convient le mieux, il faut les expérimenter. Il n’y a pas de voie meilleure qu’une autre, une voie nous conviendra mieux à un moment donné et cela peut changer ensuite.
Il n’est pas interdit d’expérimenter yoga et sophrologie en même temps, au contraire, les 2 méthodes peuvent se compléter selon les besoins de chacun.
Pour nous, une chose est certaine, si vous cherchez à vivre mieux, il faut s’entraîner activement et non consommer passivement.
proposé par ADYS : Association pour le Développement du Yoga et de la Sophrologie –//– “140 rue Jacquard, 41350 Vineuil
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