Sieste au travail : les employés les plus efficaces sont les mieux reposés!
Un cadre sur trois s’est déjà assoupi lors d’une réunion. C’est ce qui ressort d’un sondage réalisé par l’Ifop. Et si l’on faisait une sieste au travail pour y remédier ? C’est ce que conseillent de nombreuses études, et le psychothérapeute Michel Lejoyeux ne vous dira pas le contraire. Comment le repos et le farniente peuvent booster votre efficacité ?
Cette réflexion, je la pose chaque semaine auprès de dirigeants. Que mettent-ils en place pour booster leur efficacité ? Et si la sieste au travail était bonne pour la santé ?
1. Comment bien faire la sieste ?
Un spécialiste en psychologie du travail, Tony Schwartz, organise maintenant des siestes en entreprise de manière scientifique. En les faisant dormir, il démontre à ceux qui le consultent que le principal danger est moins la perte brève d’activité que la répétition des tâches jusqu’à l’épuisement.
Tony Schwarz fait de vraies ordonnances de sieste avec une durée minimale et maximale.
L’idéal serait alors de pouvoir s’offrir entre 19 et 40 minutes de repos. En cas d’épuisement, on peut aller jusqu’à 90 minutes pour augmenter ses envies de création. Les entreprises dans le vent se sont-elles ainsi peut-être inspirées de ces conseils pour organiser la sieste dans leurs bureaux. Certaines autorisent leurs salariés à se détendre dans des espaces de ressourcement.
2. Tolérez le repos et le farniente
La sieste nous fait sortir de l’obsession du surmenage et de l’épuisement recherché à tout prix.
Pensez, dit Tony Schwartz, à une journée typique. Vous levez-vous fatigué ? Regardez-vous vos mails avant même d’être sorti du lit ? Sautez-vous le petit-déjeuner pour attraper un gâteau au vol ? Arrivez-vous à quitter votre bureau pour déjeuner ? Courez-vous d’une réunion à une autre sans prendre le temps de souffler ? Vous trouvez-vous incapable de gérer le nombre d’e-mails que vous recevez ? Partez-vous du bureau plus tard que nous ne le voudriez avec le besoin de vérifier encore les e-mails le soir quand vous êtes rentré chez vous ?
Si c’est le cas : dormez. Le plus sûr moyen de perdre l’envie de travailler est de s’agiter tout le temps, sans vacances ni repos en fin de semaine.
La dépendance au travail est une passion triste qui balaie tout sur son passage : motivation, efficacité et sens du travail en équipe.
Ceux qui ne tolèrent pas le repos et le farniente finissent par s’épuiser, travailler seuls et en vain sans autre but que de se maintenir dans un état d’épuisement qui les rassure. Toutes les autres envies leur paraissent fades et bien moins importantes que le dernier dossier à finir.
Ils vivent ce que le psychanalyste Sandor Ferenczi appelait la petite névrose du dimanche en attendant la grande névrose des vacances. Ils connaissent aussi la mélancolie cyclique du dimanche soir après le vide insupportable du dimanche après-midi.
Les vacances ne sont donc, sur ce point, pas inutiles non plus. Voilà une défense, venue du côté de la psychologie “positive”, de la réduction du temps de travail.
3. Privilégiez l’efficacité à la productivité
Les entreprises qui ne récompensent que la productivité “basique”, c’est-à-dire le temps passé à travailler, voient à terme leur efficacité diminuer.
Passer de plus en plus de temps à son travail, c’est dormir de moins en moins et être insuffisamment concentré au moment où l’on est censé être au maximum de sa forme.
Une étude de l’université d’Harvard a montré que les troubles du sommeil coûtent aux États-Unis 63 milliards par an en perte de productivité.
Face à ce constat, Tony Schwartz propose d’augmenter l’énergie consacrée au travail, plus que le nombre d’heures passées à travailler. Cette énergie se renouvelle justement par des périodes de détente. L’envie s’use avec l’effort exagéré, la routine et la fatigue.
Un entraîneur de basket a montré qu’en faisant dormir son équipe 10 heures par nuit, il améliorait leurs résultats. Ses basketteurs marquaient 9% de points en plus.
4. Faites une pause toutes les 90 minutes
La sieste permet d’alterner les cycles de concentration et de repos.
Pour mieux travailler, faites des pauses.
Nos cycles de concentration durent 90 minutes au maximum. Au bout de ce temps, nous avons besoin de changer d’activité. Les personnes les plus productives, que ce soit les musiciens, les acteurs ou les joueurs d’échecs, limitent leurs sessions d’entraînement et de répétition à 90 minutes.
La meilleure manière d’en faire plus est donc d’essayer de passer un peu moins de temps de suite à travailler.
Recréer l’envie impose de se ménager, dans la semaine, dans l’année, et même dans une journée, des moments de déconnexion, des petites fugues dont on revient avec un désir requinqué.
Pratiquez un séance de sophrologie chaque jour pour booster votre efficacité.
Comme je le dis aux dirigeants et sportifs : la pause relance l’énergie
Réflexions à partir d’une interview de Michel Lejoyeux, psychothérapeute, éditée par Rozenn Le Carboulec Auteur parrainé par Daphnée Leportois
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