Qu’est-ce que la pleine conscience ?
La pleine conscience est la qualité de conscience qui émerge lorsqu’on tourne intentionnellement son esprit vers le moment présent. C’est l’attention portée à l’expérience vécue et éprouvée, sans filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne décide pas si c’est bien ou mal, désirable ou non), sans attente (on ne cherche pas quelque chose de précis).
La pleine conscience peut être décomposée en trois attitudes fondamentales :
La première est une ouverture maximale du champ attentionnel, portant sur l’ensemble de l’expérience personnelle de l’instant, autrement dit, tout ce qui est présent à l’esprit, minute après minute : perceptions du rythme respiratoire, des sensations corporelles, de ce que l’on voit et entend, de l’état émotionnel, des pensées qui vont et viennent.
La seconde attitude fondamentale est un désengagement des tendances à juger, à contrôler ou à orienter cette expérience de l’instant présent ;
enfin, la pleine conscience est une conscience « non élaborative », dans laquelle on ne cherche pas à analyser ou à mettre en mots, mais plutôt à observer et à éprouver.
L’état de pleine conscience représente une modalité de fonctionnement mental qui peut survenir spontanément chez tout être humain.
Différents questionnaires validés permettent d’évaluer les aptitudes spontanées à la pleine conscience ; l’un des plus étudiés, le MAAS (pour Mindful Attention Awareness Scale ou échelle d’évaluation de la pleine conscience) a été récemment validé en français par le psychologue Joël Billieux et ses collègues de l’Université de Genève.
Il propose des questions telles que :
« Je casse ou renverse des choses parce que je suis inattentif(ve) ou parce que je pense à autre chose » ;
« J’ai des difficultés à rester concentré(e) sur ce qui se passe dans le présent » ; « J’ai tendance à marcher rapidement pour me rendre là où je veux aller, sans prêter attention à ce qui se passe durant le trajet ».
Ces questions explorent nos capacités de « présence » ou d’absence (par distraction, préoccupation, ou tension vers un objectif) à tout ce que nous faisons.
Mais l’aptitude à la pleine conscience peut aussi se cultiver : de nombreux bénéfices semblent être associés à cet « entraînement de l’esprit » que l’on nomme méditation de pleine conscience.
La méditation de pleine conscience n’est pas une pratique de relaxation. Elle consiste à être plus présent à soi et au monde, à se laisser envahir par les bruits et les odeurs de l’environnement ainsi que par ses propres sensations.
Bibliographie
L. Fehmi et J. Robbins, La Pleine conscience, Belfond, 2010. C. André, Les états d’âme, Un apprentissage de la sérénité, Odile Jacob, 2009. M. Williams et al. Méditer pour ne plus déprimer, Odile Jacob, (avec un CD d’exercices), 2009. J. Kabat-Zinn, Au cœur de la tourmente, la pleine conscience, De Boeck, 2009. T. Nhat Hanh, Le miracle de la pleine conscience, J’ai Lu, 2008. M. Ricard, L’art de la méditation, NiL, 2008. F. Rosenfeld, Méditer c’est se soigner, Les Arènes, 2007. Z. Segal et al, La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression, De Boeck, 2006.
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