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175 réponses à “Pratique : les trois étapes de la maternité”
Cette période d’il y a trente ans me revenait souvent en mémoire, des souvenirs ancrés en moi pour toujours, que cette pratique a ramené à la vie. J’y ai plongé sans effort, me voyant durant ma grossesse, en train d’aménager dans cet appartement que j’avais loué pour y passer une grossesse calme, tranquille, loin de tout et de tous, seule, avec mes deux bébés en moi. En réalité je n’étais pas seule, ils étaient là, en moi, avec moi. J’étais remplie d’une force et d’une détermination exceptionnelle.
Je me vois alors prévoir, organiser, ranger l’espace toilette que je leur aménage dans la grande salle de bain, où la place s’y prêtait. Dans une énergie à toute épreuve, je lavais, je rangeais, je décorais cet espace où je passerai certainement beaucoup de temps, puisqu’ils sont deux. Mon temps partagé entre l’aménagement, la cuisine et le repos, tranquille, seule avec eux dans ce logement de campagne où la verdure et la fraîcheur m’apaisent, me libèrent d’un quotidien habituellement trop peuplé. Je me sens bien, forte, tranquille et sereine. Nous sommes trois dans un corps mais tout m’est permis, tout m’es possible. Et je n’ai pas le moindre doute, la moindre inquiétude, je vis ma paisible vie au moment présent sans penser à rien d’autre qu’à nous trois, sans la moindre angoisse.
Puis c’est mon accouchement. Je ne suis pas vraiment au terme de ma grossesse, mais ma fatigue et mon activité cardiaque inquiétante m’offrent ma place en avant première. Mon accouchement, déclenché 24h après mon admission se déroule non sans surprise. Spasmophile sous péridurale, j’ai le bas du corps indolore mais dans une crise de tremblement intense. Je suis alors à peine spectatrice de mon accouchement, mais pas du tout actrice. Je n’y joue absolument aucun rôle à part celle de mangeuse de sucre puisque j’avais eu droit à la boite entière. Mon premier bébé bien au monde sans m’en rendre vraiment compte. Surprise, ma fille se présente par le siège, et c’est la panique. Je découvre que mon obstétricien que je connais depuis l’enfance et qui a suivi mes trois grossesses et deux accouchements, tourne les talons et sors de la salle d’accouchement. Je m’interroge en voyant le personnel s’agiter, puis il revient me disant que mon deuxième bébé se présente par le siège et que pour lui c’est une première. Je m’en amuse plus que je ne m’inquiète, j’ai une totale confiance en lui, et il est là, présent. Rien ne peut m’arriver, et de toutes les façons je ne sens rien. Puis, sans l’aide de personne, Mademoiselle poursuit sa route et sors toute seule les fesses, les offrant à qui veut bien l’aider. Sans douleurs, sans épisiotomie, mes deux bébés voient le jour bien avant terme, de petite taille mais viables et en pleine forme. Je suis épuisée, vidée, présente sans l’être vraiment et je ne peux encore leur donner un prénom, je n’en ai pas la force.
Au post partum, retournée chez ma grand-mère par sécurité pour nous trois et pouvant bénéficier de sa savante bienveillance en matière de bébé (et de tout d’ailleurs), je me revois au moment de la tété de minuit. Ces deux sacripants se réveillent en même temps affamés. Pas le temps d’attendre, je prends chacun dans chaque bras permettant à chacun de prendre un sein et de s’allaiter ensemble. J’avais la chance de pouvoir répondre à leur appétit. Installée auprès de ma grand-mère, sur son lit, nous nous amusons de la situation et observant le bon déroulé des opérations, je réalise à quel point mes enfants me transforment. Je me découvre une patience et une tolérance que je n’avais pas. Et comme pour renforcer ma prise de conscience et la confirmer, j’entends ma grand-mère me dire en riant “ces deux là vont te mater !” L’innocence dans leurs petit yeux, les petites mains posées sur mes seins, je me sens remplie de tendresse et totalement démunie. “Ils m’ont eue”. Je me lève, les gardant tous les deux dans mes bras, je me dirige vers le balcon. Il est un peu plus d’une heure du matin, je me promène le long du balcon éclairé par les néons, en leur chantant les berceuses de ma défunte maman, pour les bercer. Leur petit corps apaisé contre moi, leur tête posée sur chaque épaule, je ressens un bonheur absolu de vivre ce précieux instant. Un post partum tranquille, heureux et surtout plein d’humour. Mes enfants me rééduquent petit à petit, me faisant découvrir des capacités et des ressentis que je ne me connaissais pas. L’humour, la patience, la tolérance, et beaucoup d’amour à donner, autant que le besoin d’en recevoir.
Une superbe aventure, délicate à l’accouchement, mais que j’ai pris plaisir à revivre.
Les picotements ressentis lors de l’activation de l’énergie m’ont fait l’effet de feux d’artifices annonçant la fin de la fête. Je me sens bien, heureuse de cette vivance, et pleine d’espoir pour nous trois. Ils ont 29 ans, sont les deuxièmes et derniers jumeaux d’une fratrie de 5 et je suis fière d’être leur maman.
Merci pour ces instants d’amour et de tendresse ramenés au présent.Merci Charlotte pour cette très émouvante pratique que je referai encore pour moi-même. J’ai ressenti le besoin de faire une très longue phéno dont voici un court résumé :
Grossesse : Depuis les premières sensations de leurs mouvements ressenties pendant ma grossesse, j’ai été ramenée aux sensations de mon corps. J’ai également réalisé ma responsabilité, l’émerveillement face à ce phénomène qui se passait en moi. Leur présence m’a permis de prendre la décision de m’ancrer dans le présent, en leur présence je suis présente… Je découvre aussi que je peux CHOISIR le lieu et comment je souhaite accoucher.
Naissance : Beaucoup d’affolement pour la naissance de mon fils et les trois premiers mois, jusqu’à ses premiers sourires qui m’ont validée dans mon rôle de maman, ce qui a libéré ma capacité de confiance… et d’amour.
J’ai beaucoup de gratitude d’avoir pu vivre ma deuxième grossesse et l’accueil de ma fille avec tant de sérénité et de réjouissance.
Je revis la première rencontre, le premier regard de mes enfants, je me sens connectée au divin.
Post partum : que d’émerveillements dans tous les actes du quotidien, j’ai eu la chance d’avoir des bébés faciles à vivre… La présence du sentiment de responsabilité a également éveillé en moi la conscience de mes limitations et le désir de changer … une soif d’harmonie qui m’a conduite à la sophrologie.Malgré les hauts et les bas, je les ai conduits autant que je me suis laissé conduire par eux, chemin qui se poursuit aujourd’hui alors qu’ils sont adultes. J’éprouve tellement de gratitude pour leur présence dans ma vie : que de découvertes, de prises de conscience, d’éveil de capacités et de valeurs ! Je me sens fière de tout ce parcours, riche de tout ce vécu, en constant mouvement pour aller vers le mieux. C’est la prise de conscience qu’en donnant naissance à mes deux enfants j’ai également en quelque sorte accouché de moi-même.
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