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La poussée en inspir bloquée

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118 réponses à “La poussée en inspir bloquée”

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  1. Bénédicte Yvon

    Est-il possible de revenir sur ce qu’est le phénomène d’expiration freiné ?
    Merci

    1. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      Bonjour Bénédicte

      Je vais essayer de reformuler.
      Si le réflexe expulsif est présent et respecté, la femme va spontanément expirer en accouchant (puisque le diaphragme remonte lors que le bébé appuie sur le muscle périnéal).
      Lorsque ce réflexe n’existe plus (à cause de la péridurale) : 2 options :
      – soit la sage-femme propose la version “expiration freinée” où la femme va essayer de reproduire l’effet de remontée du diaphragme du réflexe, mais de manière artificiel : pour cela, elle va s’étirer et contracter ses abdominaux transverses en faisant une expiration freinée (comme si elle soufflait dans une paille ou ce qu’on appelle “le cri du serpent” un sssss avec les lèvres serrées qui freinent l’expiration et, de manière coordonnée, entrainent une contraction du muscle abdominal transverse. C’est cette expiration freinée qui entraine la contraction des transverses)
      – soit la sage-femme va à l’opposé du réflexe en proposant la respiration en inspiration bloquée (qui voit donc un diaphragme contracté qui pousse sur l’utérus en synergie avec une contraction des grands droits abdominaux – le raccourcissement des grands droits pousse le bébé dehors).

      On peut utiliser l’image du tube de dentifrice :
      – poussée en expiration freinée, on sert le tube de dentifrice au milieu en le serrant dans sa main (contraction circulaire comme les abdominaux transverses)
      -poussée en inspiration bloquée, on appuie au bout du tube de dentifrice voire on l’enroule pour pousser le dentifrice vers la sortie (contraction longitudinale des grands droits abdominaux)

      Est-ce plus clair ainsi ?

    2. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      “Bonjour Charlotte,

      Merci pour cette réponse.

      Je me questionne du coup, la contraction des transverses n’est pas bonne ? Je n’arrive pas à saisir si cette expiration freinée est correcte ou contre productive ?

      Merci ”

      Elle est productive ! Disons que là où pourrait exister un réflexe puissant, on met quelque chose de mécanique et de réfléchi – et donc de moins puissant car dépendant de la capacité de la femme à maintenir cette poussée en expir. Mais, en présence de péridurale, c’est ce qui se rapproche le plus de la physiologie. Donc c’est un compromis bienvenu.

      Est-ce plus limpide maintenant ? 🙂

  2. Bertrand Martine

    Il est tellement important de comprendre tout ce qui se passe au moment de l’accouchement. Est-ce notre rôle de sophrologue de questionner la femme sur ce qu’elle sait de l’accouchement afin qu’elle puisse favoriser le cercle vertueux de l’accouchement.
    Au cours de la préparation à l’accouchement avec une sage femme, ses points sont-ils abordés avec la femme enceinte ?

    1. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      Bonjour Martine

      C’est une excellente question.
      Il faut toujours garder en tête que NOUS NE DEVONS PAS aller sur le terrain des sages-femmes pour ne pas risquer la plainte pour “exercice illégale de la médecine” parce que nous nous serions trop approchée de la théorie “réservée à la préparation à la naissance”. Donc, votre discours doit toujours être relié à une pratique sophro.
      Par exemple : pour expliquer l’intentionnalité de la vague (dont je parle dans le module 7), je leur demande si elles savent à quoi servent les contractions et, si elles ne savent pas, je leur explique. Mais parce que c’est en lien avec lien avec la pratique. Idem pour la théorie sur la respiration qui est en lien avec les pratiques respiratoires. Nous sommes toujours sur le fil.

      Donc oui, vous pouvez demander ce que la femme sait, y apporter des réponses MAIS en le reliant à une pratique (dans le cas du cercle vertueux, il m’arrive de proposer la bulle de bien-être et dans ce cas, il est très pertinent d’expliquer le cercle vertueux versus le cercle vicieux).

      Je vois trop de sophrologues qui expliquent dans leur “pub” pour la sophrologie prénatale qu’elles vont aborder l’allaitement, la toilette du bébé, la sexualité post-partum… C’est totalement hors cadre, hors champ de compétence et ces sophrologues risquent très gros si l’Ordre des SF se penche sur leur cas. Le cadre et la posture sont essentiels pour rester dans notre champ de compétence et conserver le respect des sages-femmes.

      (Du coup, pour répondre à votre deuxième question, ces points sont “censés” être abordés en préparation à la naissance, oui. Mais parfois ce n’est pas le cas, ou parfois la femme n’a pas bien compris et a besoin d’une nouvelle formulation).

  3. Joaquina JANICAS
    Joaquina JANICAS

    Merci Charlotte pour toutes ces explications très claires.

  4. Caroline Rinaldi
    Caroline Rinaldi

    Pas facile d’imaginer notre accompagnement sophrologie avec un accouchement oetocyque et ses effets contre-productifs, de la douleur, une mauvaise position et une poussée en inspire bloquée… notre travail sur les peurs va être accru !

    1. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      Bonjour Caroline

      Et pourtant, c’est dans ce cadre qu’il va devoir se déployer le plus, car cela concerne la majorité des femmes actuellement. Empowerment “quoi qu’il se passe” et lâcher-prise.

      Je peux d’ailleurs partager avec vous le mail reçu ce matin-même d’une des clientes que j’accompagnais il y a peu : “Je souhaite revenir sur la naissance d’E et vous remercier de tout mon cœur pour l’aide incommensurable que vous m’avez apporté.
      En effet, nous sommes arrivés à la maternité le samedi car j’avais perdu les eaux. E est né le lundi et grâce aux nombreuses séances et exercices de sophro, je suis parvenue à gérer 17 heures de contractions de pré-travail et 9 heures (sous péridurale – dose standard – ce qui fait que j’ai senti tout de mon accouchement) de déclenchement avec un pouls à 85 pulsations minutes !
      Du jamais vu !
      J’étais hyper détendue, j’avais confiance en moi, je faisais la respiration de la vague non-stop et j’anticipais la douleur.
      L’accouchement s’est donc très bien passé pour moi, j’ai donné le maximum sur mes 1h de poussées.

      Je ne sais comment vous remercier. Car, si j’ai eu la force et la sérénité durant cet accouchement c’est grâce à vous et à la sophro.
      Alors MERCI MERCI MERCI :)”

      Tout est toujours une question de regard, de non-jugement sur ce qui est, sur une médicalisation nécessaire pour une raison ou une autre, sur un choix de structure (peut-être imposé par l’offre locale restreinte)… Il est évident que nous souhaitons le meilleur pour nos clientes mais la réalité objective est parfois différente et notre rôle va être aussi de les accompagner dans cette réalité objective, en leur offrant les outils externes et en boostant leurs ressources internes pour que, quoi qu’il se passe, cela soit LEUR bel accouchement. Cela nous demande aussi à nous, sophrologues, de travailler notre lâcher-prise sur ce qui pourrait être, sur ce qui devrait être et nous pourrons découvrir que même un accouchement ultra médicalisé peut être un magnifique accouchement.

  5. Bonilla sandrine

    plus je suis cette formation, plus je suis scandalisée par les méthodes médicalisées à l’evidence contre nature !

  6. Caroline Grison

    Plus j’en apprends et plus je me rends compte que mes accouchements n’ont pas étaient aussi naturelle que je le pensais ….
    J’ai eu le droit à la poussée en inspir bloquée et l’épisio qui va avec.

    1. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      Bonjour Caroline

      Petit partage d’expérience : pour mon aîné, déclenchée, ça a duré longtemps (alors que j’avais un projet d’accouchement sans péridurale…), c’est moi qui ai réclamé la péridurale ET l’épisiotomie. La médicalisation n’est pas forcément un mal, tant qu’elle est justifiée et consentie.

      Je ne voudrais pas que cette masterclass “gâche” le souvenirs de vos accouchements. Ils ont été ce qu’ils ont été, à ce moment de votre vie, dans ces conditions précises. Et si vous les avez bien vécu, peut-être est-ce ce qu’il “faut” garder ? Qu’en pensez-vous ? 🙂

  7. Cécile Chauvat

    Merci pour le complément d’images apportés en commentaire. C’est vraiment très très clair.

  8. Caroline Montauzé

    Merci Charlotte pour vos explications, après une nuit d’intégration et à la lecture de vos réponses et documents tout s’éclaire 🙂
    En revanche après avoir consulté des vidéos complémentaires sur le net, effectivement l’accouchement dit “normal” s’effectue toujours avec la rotation du bébé pour s’adapter à la posture couchée de la mère.
    Je n’ai trouvé aucune vidéo montrant le passage du bébé en posture postérieur dans un accouchement physiologique…je trouve cela tellement regrettable…

    Il y a même une vidéo (je ne sais pas si je peux vous citer la référence) ou la sage femme donne des conseils pour que le bébé ne se mette pas en position postérieur mais bien antérieure, cela étant, d’après elle, moins douloureux pour la mère au niveau des sensations, et plus simple pour le bébé malgré la rotation effectuée 🙁
    D’après elle l’évolution à fait que de plus en plus de bébés se mettent en position postérieur ( ce qui rend le travail plus long), le fait d’être de plus en plus, au quotidien assis sur des chaises, ou couchés dans la canapé, invite le dos du bébé à se tourner et se mettre en position postérieur…

    (Mais finalement la position postérieure n’est -elle pas la position naturelle du bébé ?)

    Elle donne alors des conseils pour que bébé puisse se retrouver en position antérieur pour l’accouchement…

    Peut-être parle t’elle uniquement de l’accouchement lorsque la maman est couchée avec un coccyx bloqué? (elle ne le précise pas)
    Pour autant il me semble vraiment plus logique que bébé n’ai pas à effectuer une double rotation, la première, pour s’adapter à la position bloquée de la mère, la deuxième lorsque le corps médical aide à sortir la tête du bébé…

    Qu’en pensez-vous?
    Comment peut-on expliquer ces différences de “pratiques” entre sage-femme?

    Pour faciliter la position postérieur en accouchement physiologique, l’accouchement debout ou accroupi ne serait-il pas le plus “pratique”?

  9. Caroline Montauzé

    Bonjour Charlotte, merci pour vos réponses précédentes sur les autres vidéos.
    Concernant cette dernière vidéo, je pensais avoir bien saisi ce qu’était donc un accouchement physiologique grâce au phénomène de contre nutation du sacrum. Notre sacrum va partir vers l’arrière, le coccyx vers l’avant et cela va fermer le bas du sacrum.

    Puis le phénomène de nutation, un phénomène inverse, le haut du sacrum va partir vers l’avant, le coccyx va partir vers l’arrière et commencé à fermer la partie supérieure du bassin, pour ouvrir plutôt la partie inférieure… jusque là tout est clair pour moi.

    En revanche je ne vois pas vraiment la rotation faite par la tête du bébé en avançant dans le vagin (est-ce au moment ou il doit lever la tête pour la redresser juste avant sa sortie?) car rotation pour moi signifie tourner sa tête ?

    Dans la vidéo précédente qui complète celle-ci vous disiez “au lieu de se laissé glisser contre le sacrum il va devoir s’appuyer contre la symphyse pubienne, et remonter vers le périnée allant ainsi contre le phénomène de gravité.” Sur la vidéo j’ai du mal à localier la symphyse pubienne ou le bébé doit donc s’appuyer.

    Du coup j’ai du mal à imaginer le trajet naturel du bébé en accouchement physiologique….

    Enfin il est expliqué dans la vidéo, que la poche des eaux se fissure généralement lorsque le col est à 10 cms environ de dilatation. Dans mes représentations il me semblait qu’une fois la poche des eaux fissurées les mamans pouvaient se rendre à la maternité, cela veut-il dire que le début du travaille ( à 3 cms de dilatation) commence avant la fissure de la poche des eaux, et que la poche des eaux se fissure à l’hôpital?

    Merci d’avance pour vos réponses…

    1. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      Bonjour Caroline

      Je vais essayer de vous répondre sachant que je ne peux pas vous mettre d’image pour illustrer. Je vais vous envoyer vers des liens de cours d’obstétrique.

      Déjà, gardez bien en tête que cette vidéo est celle d’un accouchement eutocique, pas physiologique. Pourquoi ? Parce que la femme est sur le dos avec un sacrum bloqué.

      Pour votre question sur la rotation et la symphyse pubienne : je vous invite à regarder les images sur ce site : http://campus.cerimes.fr/maieutique/UE-obstetrique/travail_mecanisme/site/html/2.html qui schématise le mouvement de rotation (la figure 13) ainsi que la figure 17 qui explique l’obligation pour le fœtus d’aller contre la gravité. Tout ceci s’explique parce que le sacrum est bloqué, il ne peut donc y avoir le phénomène de nutation et de contrenutation.
      Dans un accouchement physiologique où le sacrum est libre, le fœtus va glisser vers l’arrière (si les proportions sont dans la norme). Ainsi les naissances se font en postérieur : le bébé nait en glissant dans le dos de la femme. Ce n’est que dans les positions où le sacrum est bloqué que le bébé nait vers l’avant.
      5je nuance car parfois, certains bébés ont besoin quand même de faire cette rotation si le diamètre fœtal n’est pas en adéquation avec le diamètre du bassin maternel).

      Concernant votre question sur la rupture de la poche des eaux (PDE) : cette vidéo n’est qu’une vidéo théorique !
      Dans les faits, la PDE peut se rompre avant le travail, pendant, à la fin… Parfois, la PDE se rompt à cause d’une infection. On ne sait pas toujours pourquoi elle se rompt avant le travail.
      En théorie, la PDE a un rôle de “coin dilatateur” : c’est à dire que tant qu’elle est utile pour ouvrir le col (en faisant comme un coin dur qui pousse sur le col pendant la contraction), elle se maintient. Les postures debout ou faisant jouer la gravité favorisent cet effet de coin dilatateur. Quand le col est ouvert plus largement que la poche (et cela dépend de la quantité de liquide coincée entre la membrane et la tête, donc c’est très variable !), elle se rompt et la tête fœtale prend le relais en devenant le nouveau coin dilatateur. Parfois, elle ne se rompt pas d’elle-même et la sage-femme percera alors la PDE.

      Dans les cas de déclenchement (avec ocytocine), la poche des eaux est rompue en début de travail car en se rompant, elle libère des prostaglandines qui vont aider à modifier le col. Le problème, c’est qu’il n’y a plus l’effet de coin dilatateur, la tête doit donc prendre le relais, ce qui n’est possible que si elle est déjà basse. L’autre problème c’est que les contractions sont plus douloureuses une fois la PDE rompue (sous l’effet de cette libération massive de prostaglandine). Voilà pourquoi dans un accouchement physiologique en maison de naissance ou à domicile, on privilégie l’intégrité de la PDE le plus longtemps possible.

      Est-ce un peu plus clair ?

      A bientôt !
      Charlotte

  10. Sophie Medot

    Cette deuxième vidéo montre bien ce qui est fait aujourd’hui.. mais pas ce que le corps ferait s’il était libre de ses mouvements malheureusement .. mais c’est grâce à cette masterclass que je m’en rends compte, je n’avais aucunement conscience de tout cela avant ! Merci Charlotte pour ce partages de connaissances

  11. orlanne suchet
    orlanne suchet

    Je trouvais la vidéo étrange, qqch clochait, ça ne collait pas avec l’image que je m’étais faite d’un accouchement physiologique puis je me rends compte que la mère est allongée et son sacrum bien bloqué et tout s’éclaire ^^

    1. Charlotte Weiss
      Charlotte Weiss

      Bravo Orlane !!!

      Vous avez tout compris : c’est un accouchement eutocique, pas physiologique !

  12. Laurence Dumortier
    Laurence Dumortier

    Très belle vidéo aussi , un plus visuel

  13. Maéva Caballero

    “waw”, que de prises de consciences ! Merci

  14. AMINATA GUERIN

    cette position complique vraiment le travail du bébé, qui est obligé de faire ce mouvement de rotation pour arriver à passer,et ben pour moi il ne l’a pas fait il est resté bloqué et au final césarienne, je comprends mieux quelle a été sa difficulté pour continuer sa route.Il avait la trace sur son front de la marque laissé par l’os du bassin.

  15. Margaux Leprévost

    Super vidéo annexe

  16. Margaux Leprévost

    C’est juste fou toute cette médicalisation qui engendre tellement de complications et cela est devenu “normal”

  17. Coralie Caulier

    En effet, on perçoit bien ce mouvement contre la gravité de la tête…

  18. Tiphaine LE GUENNEC

    On voit bien la rotation de la tête du bébé ! 🙁

  19. Sidlovski Anceline

    Je garde un souvenir cuisant de mon deuxième accouchement et de l’épisio qui m’a fait souffrir pendant des semaines

  20. Charlotte Weiss
    Charlotte Weiss

    Bonsoir à toutes et tous

    Je vous laisse découvrir cette vidéo d’un accouchement eutocique… sur le dos, avec le sacrum bloqué comme vous l’avez tout de suite vu, j’en suis sûre ^^
    Charlotte