La pleine conscience
Imaginez une boule à neige en verre avec à l’intérieur une petite figurine nous ressemblant drôlement. Rappelez-vous comme vous avez plaisir à la secouer ; les flocons virevoltent, la petite figurine en plastique collée au centre est recouverte de neige, devenant rapidement à peine visible dans la tempête de neige. Cette petite figurine colorée, c’est moi, c’est vous, c’est nous.
Ces virevoltants flocons de neige sont symboliquement nos mille pensées à la seconde, notre liste de préoccupations, nos jugements, nos émotions qui vont et viennent à chaque évènement, qui nous bouleversent, nous chamboulent, nous dépassent souvent, nous submergent parfois malgré nous.
L’agitation de mon mental
Ce petit personnage je l’aperçois à peine dans cette tempête de neige, je ne sais plus trop qui il est vraiment, mais je le trouve bien résistant, bien ancré au fond de ma boule en verre. Même si je la secoue fortement, même si je lui mets la tête à l’envers, même si je fais tomber ma boule à neige par terre, l’a faisant rouler cahin-caha, mon petit personnage en plastique attend, confiant, que les flocons de neige se calment, s’apaisent, se déposent au sol.
La contemplation
Et là si je m’arrête un moment et que je prends le temps de la contempler, la lumière revient au travers de ma boule de verre, l’eau devient claire, transparente, lumineuse. Tout devient limpide. Je vois ma figurine, toujours là, fidèle à elle-même, et j’aime imaginer qu’elle me sourit, qu’elle est heureuse d’avoir traversé la tempête de neige. Tout est à nouveau clair à l’intérieur de moi. La pleine conscience peut être considérée comme un principe organisateur*, quelque chose qui créé de l’ordre.
Vivre la pleine conscience
Après la pluie, le beau temps nous dit l’adage. Mais pour nous, quel est le moment où notre cerveau accueille le calme, le beau temps. Comment allier les capacités de concentration et contemplation ? Avons-nous encore aujourd’hui la capacité à nous poser, laisser décanter, sans bouger, sans raisonner, juste en respirant, en étant là, en pleine conscience de ce qu’il se passe tout autour de nous et en même temps de ce qu’il se passe à l’intérieur de nous ? Arrivons-nous à trouver cette juste place où l’on est à la fois spectateur et acteur. Spectateur contemplant la scène, et acteur ressentant les forces de la vie, en pleine conscience.
La double posture de la pleine conscience
C’est cette double posture qui nous intéresse dans la pleine conscience, être là à l’instant présent, présent complètement à soit et en même temps présent à tout ce qui nous entoure, sans jugement, sans à priori. Le résultat d’une double contemplation amène vers la pleine conscience. C’est au milieu de notre « je peux » corporel et de notre « je peux » psychique que se vit l’état de pleine conscience, une suspension du temps, et une ouverture de la conscience procurant les perceptions de plénitude, d’unité, d’ordre juste et de clairvoyance.
Je souhaite à chacun de trouver un chemin d’accès à la pleine conscience, de vivre des instants de plénitude, quelque soit la tempête intérieure. Je vous souhaite une heureuse année 2016.
Clémence Peix Lavallée, expert scientifique en stress et sommeil
Texte écrit pour les voeux 2016 de l’apm (association progrès du management)
*Dr Roger Nelson, directeur du projet sur la conscience globale, université de Princeton, USA
merci pour cette belle métaphore.