Les systèmes en sophrologie, une approche révolutionnaire

Les 6 Systèmes en sophrologie : une évasion du corps normé par la société

Comment mettre le corps sociétal “en pause” pour se réapproprier son ressenti

En sophrologie authentique, le terme “Système” corporel est un concept fondamental. C’est bien plus qu’une simple division anatomique. Il est l’outil principal. Grâce à ce dernier, le pratiquant réalise une mise en parenthèse de sa perception mentale habituelle du corps. Celle-ci est souvent façonnée par les attentes et les jugements de la société.

Qu’est-ce qu’un Système en sophrologie ?

Le Dr Alfonso Caycedo, lors de l’élaboration de sa méthode, a découpé le corps humain en six systèmes principaux (plus un sixième orienté sur la globalité). Ces systèmes ne sont pas conçus pour analyser le corps en fonction d’organes spécifiques ou de la peau ou des muscles, mais pour :

1. Explorer le corps en multi-dimension : Les systèmes offrent une lecture progressive du corps, du haut vers le bas, de la surface de la peau vers l’intérieur des cellules, permettant une prise de conscience du corps par étage, en macro et en micro.

   Les six systèmes sont : Tête/Visage, Nuque/Cou/Épaules/Dessus des bras, Thorax/Dos/Cœur/Poumons/face interne des bras, Région Abdominale/Lombaire, Bassin/Jambes/Pieds, et le corps dans sa globalité.

   Chaque système intègre : la peau, les muscles, les fascias, les organes vitaux, le système sanguin, le système nerveux, le système hormonal, les cellules, les ressentis, l’équilibre physiologique,..tout ce qui est présent dans le système, du plus visible à l’extérieur comme la peau au plus petit vivant en soi comme une molécule.

2. Éviter la projection mentale ou émotionnelle ou psychologique : Le terme “Système” est délibérément choisi pour détourner l’attention de  l’image de soi ou d’un point du corps difficile/douloureux. Si un individu associe son thorax à une douleur passée ou une émotion spécifique, nommer la zone “3ème Système” permet de se concentrer sur la forme, la présence et les sensations de cette zone, sans être happé par le souvenir négatif ou le jugement attaché à l’organe.

En savoir plus sur l’origine des Systèmes : https://bienrelax.com/systemes-sophrologie-anneaux-reich/

La notion de mise en parenthèse (Épochè)

L’approche sophrologique repose sur le principe de la Réalité Objective et de l’Épochè. La suspension du jugement est essentielle. C’est ici que le concept de Système prend tout son sens pour transformer notre rapport au corps.

Le corps façonné par la société

Notre corps est constamment jugé, analysé et comparé à des modèles extérieurs imposés par la société. Ces modèles incluent les idéaux de minceur, de performance, et d’apparence. Cette pression crée une image corporelle rigide. En conséquence, nous nous percevons à travers le filtre des attentes. Par exemple : “Mon corps est trop ceci, pas assez cela.” Cette image sociale prend le pas sur le ressenti réel.

La redécouverte phénoménologique

En se concentrant sur un Système, le sophronisant est invité à pratiquer l’Épochè sur cette zone. Cela signifie :

• suspension des jugements : Mettre entre parenthèses les pensées critiques (“Mon ventre est tendu car j’ai mangé”), les représentations sociales (“Je devrais être plus musclé”), et les souvenirs négatifs attachés à cette partie.
• Centration sur la vivance : Le focus passe de ce que je crois que mon corps est, à ce que je ressens qu’il est maintenant : sa forme, sa présence, sa température, sa légèreté ou sa lourdeur.

Le Système devient ainsi une zone neutre pour l’exploration, permettant au pratiquant de s’approprier une nouvelle représentation du corps : celle du Schéma Corporel comme Réalité Vécue.

Une nouvelle représentation du corps

Grâce à cette mise en parenthèse structurée par les Systèmes, le corps cesse d’être un objet à corriger ou à juger, et redevient un allié et un guide.

Cette approche permet :

• L’acceptation objective : Sentir le corps tel qu’il est dans l’instant, sans culpabilité, ce qui est fondamental pour l’Être et l’harmonie corps-esprit.
• L’activation du positif : En se concentrant sur les sensations agréables générées par les exercices (principe d’action positive), on inscrit une nouvelle mémoire positive dans chaque système, remplaçant progressivement l’emprise de l’image sociale ou d’une douleur spécifique par une sensation plus paisible dans l’Être en globalité.